VICTOR CONRAD

IMPRESSIONS

a pratique prend essence dans la transformation
de métaux par le biais de leur oxydation, ainsi que
la relation particulière qu’ils tissent avec l’histoire

de leurs lieux d’excavation et l’impact sur les populations
de différentes régions du monde.

 

Mes premières intentions, à la genèse de ce projet,
partent de la volonté de témoigner du passé qu’entretient ma région natale, la Lorraine, avec les industries
de la sidérurgie et de la métallurgie depuis la première révolution industrielle, au 18e siècle, jusqu’à la crise industrielle à la deuxième moitié du 20e siècle,
ainsi que des multiples conséquences économiques
et sociales provoquées par les fermetures successives
et la délocalisation des usines qui peuplaient la région.

 

Les images utilisées pour cette série proviennent

d’une collecte de photographies d’archives dans différentes communes de Lorraine qui ont abrité des hauts-fourneaux, comme Moyeuvre-Grande ou Hayange, ainsi que
de détournement de photographies libres de droits
de presse régionale.

 

Pour l'aspect technique, le médium utilisé pour

la reproduction de ces photographies est la sérigraphie.

Le support d’impression est constitué de plaques

de tôles de fer et de fonte, oxydées à différents

niveaux et traitées de plusieurs manières.

 

En approfondissant mes recherches sur la délocalisation
des activités de métallurgie européenne dans le monde, mon intérêt s’est porté sur les dérives et inégalités engendrées par les productions et excavations de métaux.

Cela m'a permis de me placer dans une nouvelle démarche, intégrée à l'époque actuelle, prenant en compte
la production des objets de consommation moderne.

 

M

Vivant maintenant à Bruxelles, mon regard s'est dirigé
de façon instinctive sur l’ancienne colonie belge d’Afrique Centrale, la République Démocratique du Congo, ses mines de Coltan et Cobalt situées dans la région du Kivu à l’ouest

du pays. Un lieu considéré comme possédant le sol le plus riche du monde et symbolisant malgré lui une nouvelle forme d’étreinte et d’exploitation des anciennes populations

colonisées par les pays d’Europe et d’Amérique du Nord.

 

Cette recherche a pour volonté de montrer que d’une nouvelle façon, ces populations sont victimes de ce type
de productions, qui se mêlent aux formes de l’esclavagisme contemporain, et par l’utilisation d’images médiatiques,

de poser un réel questionnement - ne portant

pas un message purement culpabilisateur vis-à-vis

du consommateur - autour de ce sujet

 

Pour la série 3, la matière utilisée comme support
est le cuivre, un métal extrait et fortement présent dans
une autre région du Congo, le Katanga, au sud du Kivu.
Sur le même principe que la série précédente,
l’importance de travailler avec l’oxydation est primordiale.

 

Cependant, après une série d'expérimentations réalisées avec la sérigraphie, j’ai voulu me séparer du médium
pour laisser place à un processus me permettant de révéler les images uniquement par le vert-de-gris que génère
le cuivre, soit à l’aide d’un oxydant ou de manière naturelle.